LA BELLE AFFAIRE
Les Hurlements d'Léo entrent en action dans les bars bordelais fin 1995 avec un mélange détonnant de punk et de java qui se revendique tout autant de la scène alternative que d'une tradition chanson française.
Leur dynamisme y fait mouche et le quatuor acoustique s'étoffe rapidement pour acquérir sa formation actuelle : contrebasse, saxo, accordéon, trompette, violon, batterie et guitares-chants.
De multiples concerts aux 4 coins de l’hexagone et des passages remarqués dans divers festivals (Transmusicales, Printemps de Bourges, Francofolies) engendrent un bouche à oreille flatteur, qui accroit leur réputation et les rangs de leur public.
Début 1999, ils autoproduisent leur premier disque et devant l’ampleur des réactions positives, signent en licence avec Pias : ce premier essai impulsif et attachant, qui atteint le score de 25000 ventes, est loué par la critique pour son énergie chaleureuse et mélodique.
Titillés par leurs penchants nomades, les huit musiciens additionnent les concerts et s’imposent comme véritable groupe de scène.
Eté 2000, ils interrompent pour un temps leurs tournées afin d’enregistrer leur deuxième disque : « LA BELLE AFFAIRE ».
Si certains morceaux ont été déjà testé en live, beaucoup proviennent directement du travail réalisé en studio avec un ingénieur, qui s’est imprégné de leur univers et a su peaufiner le son adéquat. Nettement plus élaboré que le précédent, ce disque n’est pas pour autant tombé dans le piège de la technique et a su conserver une fraicheur, qui renvoie directement à la volonté de privilégier l’élément humain.
Avec leur manière de distiller une poésie du quotidien, les textes sont importants dans l’équilibre de l’ensemble mais ils ne sont pas pour autant privilégiés et on est frappé par la cohérence musicale de ce groupe qui affirme sa dimension collective, bien loin des chanteurs avec orchestre.
Le potentiel de séduction des mélodies est décuplé par la richesse instrumentale et la beauté des brassages, où diverses influences se mêlent et s’emmêlent en toute liberté jusqu’à brouiller les pistes entre rock, chansons et folklores divers. Les ballades émouvantes (« ici d’ailleurs », « La malle en mai ») côtoient des rythmiques fougueuses (« Le bonimenteur », « le mort ») pour élaborer un univers nuancé et divers, qui échappe aux simplifications et à l’uniformisation : le gout de la fête ne dispense pas d’une certaine gravité, le sentiment d’urgence va de pair avec une délicatesse émouvante, l’énergie s’enrichit de nuances et d’une recherche sur les ambiances… Les Hurlements d’Léo ont appris à moduler leur enthousiasme et n’hésitent plus à cultiver une mélancolie tonique. On n’a pas fini d’entendre parler d’eux.